Interview . Jann Halexander … au Gouvernail !

24 octobre 2017

Interview . Jann Halexander … au Gouvernail !

Qui dit nouvel album (sorti en mai dernier) dit nouveau spectacle : A Vous Dirais-Je a été présenté par le chanteur - réalisateur Jann Halexander en mai dernier à Bordeaux.

Il passe par Paris le 3 et 4 novembre au Théâtre du Gouvernail avant de continuer en province.

Une interview avec toi est toujours un moment sympa, merci Jann pour ce nouvel entretien.

Merci à toi.

Tu as chanté depuis tes débuts dans des salles très variées, pourquoi ette fois-ci le Théâtre du Gouvernail ?

Parce que c'est une belle salle. Tout simplement. De taille modeste, élégante, dans un quartier plutôt dynamique. Je considère qu'il n'y a pas de grandes ou petites salles, il n'y a que des salles et des affinités. Ce lieu, je le connais pour y avoir chanté il y a deux ans et j'ai eu la surprise de voir qu'il avait été rénové, l'équipe souhaitait me voir chanter dans le nouveau théâtre...

Tu as le trac ?

Le trac ? Je ne sais pas. Un mélange d'excitation, de peur, de...disons que j'ai le cœur dans la gorge comme à chaque fois. Je me dis est-ce que les gens viendront, comment sera le public, l'attitude. J'ai envie qu'ils soient bien assis, qu'ils assistent à un beau spectacle. Je suis heureux aussi car j'ai deux musiciennes avec moi, Laurence Gastine au saxophone et Barbara Felettig à la guitare.

Que vas-tu chanter ?

C'est une surprise. Le tour de chant a démarré à Bordeaux en mai dernier, mais ce que je peux dire, c'est que je ne fais jamais deux fois exactement le même spectacle. Je m'ennuierai. La vie d'artiste est assez bizarre comme ça, si en plus il faut s'ennuyer, se répéter...ce serait dommage...ce spectacle, je peux le dire, parle de l'amour, l'amour passionnel, l'amour vache, il y a de l'humour, de l'émotion. Vraiment, oui, je veux faire voyager les gens.

Justement, tu as beaucoup chanté sur la vie d'artiste (Le Mulâtre, Je suis une star et vous ne l'savez pas etc), cette année a plutôt été riche pour toi ? Une participation à un concert mémorable au Café de la Danse, nouvel album, nouveau spectacle, ta notoriété a pris un nouvel élan, non ?

Je ne m'en rends pas toujours compte. Le quotidien, les doutes, tout cela ça occupe l'esprit. Je suis toujours la tête dans le guidon. Et puis tout d'un coup, je ne sais pas, je suis dans le métro, quelqu'un me demande si je suis bien le chanteur Halexander. C'est possible oui que je sois plus connu. Mais être connu juste pour être connu, ce n'est pas forcément intéressant, ce qui est intéressant c'est l'interaction, qu'il se passe quelque chose.

Un Dimanche à Vieil-Baugé

Es-tu grand public ?

Tout dépend de quel point de vue on se situe. Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est à moi de répondre. Ce que je peux dire en tout cas, c'est que les gens qui viennent me voir viennent d'horizons extrêmement variés. En ce sens, c'est un public représentatif de la société, je l'espère.

N’aimerais-tu pas passer plus souvent en radios, à la télé, dans les festivals ?

Tout dépend dans quelles conditions. Il y a un malentendu entre un certain monde médiatique et moi. Une courtoise indifférence, mais après tout je l'ai sans doute cherché ? D'ailleurs c'est un peu la même chose avec le milieu artistique. Il y a des clans, des courants...j'ai horreur, vraiment de ça. Horreur. Je suppose que ce doit être mon côté métis...

Je voudrais quand même insister sur une chose : oui la vie d'artiste est étrange, oui ce n'est pas un 'métier' comme les autres, oui c'est difficile, mais...en même temps je reste convaincu qu'être artiste c'est l'une des plus belles choses au monde, c'est pour ça que je vis, ça m'a sauvé au sens propre comme au figuré de la mort. Et puis je suis très bien entouré...Alors pour le reste...

Mais quinze ans ou presque ce n'est pas rien à une époque où tout va très vite, non ?

Les carrières éphémères n'ont pas attendu cette époque pour exister. Quinze ans c'est beaucoup et peu. J'avoue ne pas avoir trop vu le temps passer. Chaque année, je dis que je vais arrêter, ce qui fait rire Monique (la secrétaire du label) chaque année, je continue. Quand je vois des carrières comme celles d'Anne Sylvestre ou Juliette Gréco, cela laisse pensif. Mais je ne veux pas trop me pencher sur l'avenir. Ni sur le passé, d'ailleurs.

Es-tu heureux ?

Vaste question.

Tu ne veux pas répondre ?

Ce genre de question est faussement simple. Répondre par oui ou non, ce serait donc faussement simple. Je crois que par certains aspects, je suis heureux. D'aimer et de se savoir aimé. D'avoir des proches, une famille, des amis, un public, des échanges. Une vie intense, faite de rencontres toujours aussi surprenantes les unes que les autres, je pense spontanément à une personne par exemple, qui habite dans la Creuse et avec qui j'ai des échanges fabuleux.

C'est pour ça que l'album A Vous Dirais-Je est sorti cette année ?

Peut-être, avant, je n'aurai pas pu l'écrire. Je ne dis pas que je suis serein, attention, à 35 ans, ce n'est pas possible, je pense, mais j'essaye d'être plus confiant. J'assume plus facilement tout ce que je suis. Et puis quand on a échappé à la mort, soit on change un peu, soit on ne change pas. Il semblerait que j'ai changé un peu, et du coup relativisé beaucoup de choses, enfin je suppose.

Le mot de la fin ?

Mais venez, je dis au public, venez ! Ce genre de moment, c'est comme une fête.

Spectacle

A VOUS DIRAIS-JE,

21h, Théâtre du Gouvernail 3 et 4 novembre,

5 Passage de Thionville, 75019 Paris

Réservation : 01 48 03 49 92