Interview – Quentin Elias – un artiste à New-York

1 février 2015

Interview – Quentin Elias – un artiste à New-York

Pour cette interview, c’est une rencontre avec Quentin Elias ancien leader du groupe Alliage qui fit avec les 2Be3 et G-Squad la belle période des boys bands.

Bonjour Quentin, c’est vraiment un plaisir de faire cet entretien via New-York avec toi, il est assez difficile d’avoir des nouvelles de ce que tu fais précisément, aussi, comme tu as accepté ce jeu de questions, on va essayer de mieux voir, dans toutes les activités que tu mènes, ou que tu as mené, où tu en es actuellement.

Avant d’aller plus loin, peux-tu faire un résumé sur ta jeunesse.

J’ai grandis sur Marseille, dans une cité mal réputée mais c'était très familial, tout le monde se connaissait, puis j’ai commencé la Danse chez Katia Barcelo très jeune, et tout a débuté pour moi, j’ai eu un déclic, je savais que tout serais différent.

J’ai jamais aimé l’école, j’ai arrêté très jeune dès la 3eme.

Je me suis toujours sentis un peu "misfit", ou que j'allais je n’arrivais pas à me faire accepter ou je n’arrivais pas à comprendre les gens autour de moi. Je n’ai eu jamais de "meilleur" ami comme on dit, j’avais des amis de quartier mais vraiment personne à qui je pouvais parler de mes histoires de cœur ou d'adolescent.

Mon adolescence a été très dure car je l'ai vécu seul avec ma sœur et ma mère, mais lorsque tu es un garçon il y a des choses que tu ne peux pas parler ni à ta sœur et ni à ta mère.

Ma famille est très proche de moi, j’ai une sœur qui est peut-être la meilleure sœur au monde, que j’aime beaucoup et une mère en or.

Ma mère a fait un superbe travail à elle seule, elle nous a élevé toute seule et on n’a jamais manqué de rien. Elle nous a même trop gâté, je ne sais pas comment elle a fait … je suis sûr que ça a été très dur pour elle mais elle nous a toujours appris les choses avec amour. .c’est un peu mon model aujourd’hui, elle représente le courage et la persévérance.

Puis j’ai décidé de quitter Marseille, j’avais une envie de découvrir la vie en dehors de ma cite, je voulais acquérir mon rêve, celui d’être un artiste et de vivre de mon travail.

Comment es-tu arrivé dans le groupe Alliage, qui a fait rêver et chanter des milliers d’ados.

Un ami a moi qui connaissait Daniel Moyne m'a parlé d'une audition et m’a mis en contact avec lui, j’ai passé un casting et les choses se sont déroulées très vites, comme un peu du jour au lendemain.

Quelle est la chanson dont tu es le plus fier ?

Je dirais le duo avec Boyzone, « Te garder près de moi » et une chanson que j’ai écrit et produit sur le 2eme album qui s'appelle « T’aimer ».

Pourquoi avoir quitté le groupe en 1999 ?

Disons que j’étais très jeune et très impulsif, que certaines personnes me rendaient dingue, alors il valait mieux partir que de créer un meurtre … rire … !!!

As-tu quelque part la nostalgie de cette période ?

Non pas du tout. J’ai vécu cette époque a 100 pour 100 comme tout ce que je fais dans ma vie, je suis content d’en avoir fait partis et je ne regrette rien, c’est une expérience qui m’a ouvert les portes et m’a appris beaucoup.

Ça a été pendant quelques temps, on pourrait dire une période difficile pour toi.

Difficile dans le sens que tout d'un coup les medias et le milieu artistique ne reconnaisse pas ton travail et ton talent et ignore que tu as existé ou que tu existes toujours. Personne ne veut te donner du travail sans donner aucune explication. Plus personne ne veut te voir évoluer comme si ils te faisaient payer le prix de ton succès.

Le rejet est une chose que l’être humain en général a du mal à accepter, mais on se fait une raison et on continue à se battre.

La chose qui m’a sauvé a été de partir sur New York et avoir pu continuer à travailler.

Côté musique la France ne semblait plus au rendez-vous, tu as pourtant sortis d’excellents morceaux qui n’ont pas fait le succès que l’on pouvait espérer, est-ce ça, qui t’a fait traverser l’Atlantique ?

Il faut savoir que dès 99 je suis parti du groupe, mais je n’ai jamais arrêté de travailler. J’ai enregistré des tonnes de chansons, avec de différents producteurs, à chaque fois que je finissais des titres j’allais démarcher les maisons de disques : sans succès bien sûr. Alors je re-rentrais en studio enregistrer des nouveaux sons.

Après quelques temps j’ai réalisé que ce n’était pas mes titres qui ne plaisait pas mais l'artiste qui les chante. Certain morceaux étaient même produit par des tops studio et producteurs mais il n’y avait rien à faire. Alors je suis parti ou les gens ne juges pas d'où tu viens mais ce que tu sais faire…New York !!!

Tu as reçu le Diamond Award, tu as participé au disque américain avec des grands noms de la chanson internationale comme Diana Ross ou Dionne Warwick après le 11 septembre du World Trade Center.

Le Diamond Award a été une surprise, mais une bonne, c’est hors de la France !! voilà qui explique tout ... ah ah

Niles Rodgers m'a proposé de faire part de l’enregistrement de WE ARE FAMILY pour les victimes du 11 Septembre, et ça c’est une aventure !! Te trouver dans une studio ou Spike Lee dirige le clip, Diana Ross à tes côtes, Patti LaBelle, Pink, Faith Evans, Moore, Queen Latifa et plein d'autres.

C’était comme si je rêvais!!! J’étais très fier, et des trucs comme ça me donne la force de continuer mon chemin ici à New York, parce qu’ici les gens te donnent ta chance si tu es près à travailler. J’en suis super fier.

Qui aurait dit hein?

Comment a été accueilli ton album Serve It Up auxEtats Unis ?

Assez bien, je me suis produit un peu partout avec ce titre, j’ai même fait une télé en France avec...

Mais je suis passé a autre chose, de suite après j’ai sortis SO WHAT.

En parallèle tu mènes une carrière de mannequin, ce qui se comprend avec ton physique remarquable, mais justement, au prix de combien d’effort as-tu sculpté ce corps dont la plastique défie toute concurrence ?

Ah ha... merci pour le compliment.

Je me suis toujours entrainé au sport depuis mes 16 ans, donc ça fait presque plus de 12 ans non-stop.

Je fais attention à ce que je mange et le reste c’est ma mère qui me l’a donné je crois … rire … !

Ici la concurrence est hard vu que tout le monde s’entraine, c’est une chose beaucoup plus courante qu’en France. Je travaille toujours beaucoup en tant que mannequin ici.

Qu’est-ce qui t’a amené à travailler pourRandyBlue ?

Au cours des années tu n’as aucune idée de combien de personne mon demandé de participer à des films adultes. J’ai toujours refusé car je n’en voyais pas la raison, puis j’étais sur L.A pour la pièce de théâtre WHATEVER HAPPENED TO NORMAN DESMOND tiré de Sunset Boulevard.

J’ai rencontré Randy, il était super cool et ma proposé à son tour. On a parlé et je lui ai dit que si je le faisais ce serait à certaines conditions. Je voulais bien sur un super gros chèque … rire … et puis je voulais choisir mon photographe et mon équipe dont je connaissais le travail et la qualité d’image etc.

Je voulais un truc élégant ... et surtout, le plus important je voulais juste faire un SOLO. Il a accepté toutes mes conditions. Je n’avais aucune idée de l’impact que ça allait créer, mais c’était fun de le faire, et Randy est une personne que je suis content de connaitre.

Que retires-tu de ta nouvelle expérience dans le film X ?

Pour moi ce n’est pas du X, un solo ce n’est pas grand-chose, c’est juste fun.

Des très belles photos de nus te représentant fleurissent sur le net, beaucoup sur des sites gays, est-ce que cela te gêne de devenir une icône du monde gay ?

Ça ne me dérange pas d’être une icône gay, surtout sur NYC c’est flatteur, ici, la communauté gay est très supportrice de mon travail, depuis que j’ai travaillé avec Junior Vasquez sur le titre THIS TIME BABY, tout a explosé pour moi dans la communauté, et vu que les Gays sont les premiers à initier la mode et les tendances s’ils aiment mon travail c’est un bon signe.

En tant qu'artiste, un public est un public, gay, bi, straight, c’est tout pareil pour moi.

La danse que tu as pratiqué au studio de Katia Barcelo dans le ballet, jazz moderne et claquette, te donne ce côté félin quand tu te produis sur scène, comme on peut le voir dans la vidéo ci-dessous, cela doit t’aider fortement dans l’expression physique que tu exprimes sur pellicule ?

Oui bien sur la danse est primordiale dans ma vie, c’est au travers des cours de danse de Katia Barcelo que j’ai su tout de suite ce que je voulais faire dans ma vie. Etre danseur te rend les choses plus facile sur scène, tout est naturel, après il faut savoir donner aux gens ce qu’ils attendent de toi et jouer la carte sexe, ce que je fais sans doute parfois sans que je m’en rende compte.

Quentin Elias - So What

Qu’est-ce qui est le plus difficile dans ta reconversion, l’image qui change, ou as-tu un côté exhibe qui, comme beaucoup, est souvent refoulé, et que tu peux maintenant exprimer.

Je ne pense pas que ce soit une reconversion mais plutôt une évolution, en tant qu'artiste le ciel est ma limite. je veux toucher mon cote exhibe c’est en ce moment ma façon de m’exprimer.

Je suis sûr que dans 5 ans je serais une personne différente mon physique m’a ouvert beaucoup de portes mais en a refermé aussi pas mal, les gens te juges par rapport à ton look et penses que tu ne sais rien faire ou que tu es idiot.

Des fois ton look peut jouer contre toi.

Ton pseudo est « Q », c’est de la provoc ?

… rire … Qu’en penses-tu ?

Que c’est de la provoc.

… rire …

Y a-t-il un film qui sortira bientôt avec toi, ou est-ce une virgule dans ton parcours ?

Non j’ai fait un solo avec Randy, c’est tout. J’ai voulu le faire, je l’ai fait. j’en suis content. Maintenant je passe à autre chose. .

Aimerais-tu aussi, jouer dans des films plus grands publics, où te tourner vers le théâtre ?

Oui bien sûr, je suis en train de tourner un Film qui s’appelle MY GUARANTEED STUDENT LOAD avec pas mal de noms. J’ai un rôle assez bien ou d’ailleurs je chante une de mes chansons, donc je suis content.

Puisque tu en parles je joue au théâtre dans une pièce qui s'appelle WHATEVER HAPPENED TO NORMAN DESMOND qui est une reprise du film SUNSET BLVD ou j’ai le rôle principal masculin de JOE. je prends des cours aussi sur L'ACTOR STUDIO, je suis assez fier.

Tu t’es lancé aussi dans le remix techno.

C’est plutôt de l'électro, je travaille sur un album remix de mes titres plus quelques reprises qui s'appelle LOVE CONFUSION et qui sera prêt début 2009.

Parle nous aussi de Give me more some more ?

Ça fera partis de l’album, un titre très sexuel vu le titre !!

Comment est accueilli Always The Last 2008 ?

Bien. Les fans l’ont acheté sur iTunes et Amazon. J’ai un fan base sur les US assez important, donc j’essaye à chaque fois de travailler sur de nouveaux sons pour toujours être d'actu.

Envisages-tu d’enregistrer un jour un nouvel album en français ?

NON !

De qui te sens-tu proche musicalement ?

C’est une question hard.

Humm … je ne sais pas. Je ne veux pas lancer des noms comme ça, les gens qui vont lire l’article vont penser que je me la raconte … rire …

De toutes tes expériences professionnelles, laquelle te marque le plus positivement, et laquelle négativement ?

Ouvrir pour Madonna au Roxi, pour Janet (ndlr : Jackson) au Pier dance pour la pride, ce sont des expériences qui m’ont marqué.

Aussi lorsque j’ai enregistré We are family avec 50 stars autour de moi c’était immense.

Ça m’a appris à être humble car les plus grandes personne de ce métier sont les plus simple.

Je n’ai pas vraiment d’expérience négative, car on apprend toujours du négatif. Peut être de quitter le groupe Alliage de la façon dont je l’ai fait, j’ai blessé beaucoup de personnes sans y prêter attention.

Ce qui est le plus négatif dans mon travail est le sacrifice de laisser ma famille derrière moi en France pour réaliser mon rêve ici sur les USA.

C’est très dur pour moi d’être loin.